Adultère en France : les chiffres

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Les chiffres récents de l'adultère en France en 2024

L'adultère en France connaît une évolution notable au fil des décennies. Cet article examine les statistiques les plus récentes sur ce phénomène, afin de mieux comprendre les tendances et les perceptions actuelles concernant l'infidélité dans le pays.

📊 A retenir

En 2022, 55% des hommes et 32% des femmes ont avoué avoir été infidèles, selon l'enquête Ifop. L'écart entre les sexes tend cependant à se réduire avec le temps.

Évolution de l'adultère en France

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L'infidélité en France connaît des changements notables depuis plusieurs décennies. Bien que les statistiques révèlent une progression constante, il existe des nuances et des tendances significatives selon les générations, les catégories socioprofessionnelles et les milieux de vie.

Évolution constante sur plusieurs décennies

Comme l'indique le sondage Ifop, l'infidélité a progressé de manière continue en France au cours des 40 dernières années, passant de 19% des Français en 1970 à 43% en 2022. Cette tendance à la hausse illustre une évolution sociétale significative face à un sujet autrefois plus tabou.

Écart entre les sexes qui se réduit

Bien que les hommes aient été historiquement plus enclins à l'infidélité, l'écart avec les femmes tend à se réduire au fil du temps. En 2022, 55% des hommes et 32% des femmes ont avoué avoir été infidèles. Cet écart de 23 points reflète une plus grande ouverture des femmes face à l'infidélité, un comportement autrefois davantage associé aux hommes.

Année Hommes infidèles Femmes infidèles Écart
1970 - - -
2001 39% 25% 14 pts
2014 45% 31% 14 pts
2016 49% 33% 16 pts
2022 55% 32% 23 pts

Facteurs influents : âge, CSP et milieu de vie

Certains facteurs semblent être des catalyseurs de l'infidélité en France. L'enquête Ifop souligne notamment que les hommes les plus âgés (66% des plus de 50 ans) et les plus aisés (53% des CSP+) sont plus enclins aux comportements extra-conjugaux.

De plus, le milieu de vie joue un rôle prépondérant, avec un taux d'infidélité plus élevé en milieu urbain (48%) qu'en milieu rural (38%). Selon François Kraus de l'Ifop :

Les spécificités des couples, comme la cohabitation sous le même toit moins fréquente, le mariage moins répandu, ou encore la mise en couple plus récente, les rendent moins stables et plus friables que dans le reste du pays.

Ces différents facteurs façonnent un profil de l'infidèle français très spécifique, notamment un homme âgé d'une cinquantaine d'années, appartenant à une CSP+ et vivant en milieu urbain.

Les comportements et motivations derrière l'infidélité

Bien que l'infidélité soit encore souvent perçue comme une faute grave, il est indéniable que les comportements et motivations derrière ce phénomène évoluent au fil du temps. Un examen approfondi de données récentes permet de mieux comprendre les raisons qui poussent les individus à cette trahison du lien conjugal.

Des motivations diverses à l'origine de l'infidélité

Si les raisons menant à l'infidélité sont multiples, un thème récurrent se dégage cependant : le besoin de raviver une libido en berne ou de se prouver que l'on peut encore séduire. C'est ce que révèle une enquête menée par Gleeden, un site de rencontres spécialisé dans les relations extraconjugales. Selon cette étude, de nombreuses femmes infidèles sont poussées par un désir de réaffirmer leur pouvoir de séduction ou de redonner du piment à leur vie sexuelle.

Parallèlement à ces motivations liées à la sexualité, certains aspects sociodémographiques semblent favoriser l'infidélité. En effet, les statistiques montrent que le taux d'infidélité est plus élevé chez les cadres supérieurs, s'établissant à 56%. De même, les personnes vivant en milieu urbain (48%) seraient plus enclines à tester le libertinage que celles résidant en zone rurale (38%).

L'infidèle type : cadre supérieure, mariée et mère

L'enquête menée par Gleeden a également permis de dresser un portrait-robot de la femme infidèle contemporaine. Selon ces résultats, il s'agirait d'une cadre supérieure âgée en moyenne de 37 ans, mariée depuis plus de 5 ans et mère de deux enfants. Un profil plutôt inattendu qui démontre que l'infidélité n'épargne aucune catégorie de population.

"Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, elles aiment toujours leur conjoint et ne souhaitent pas s'en séparer. Elles ont juste besoin d'un peu d'extra dans une vie devenue trop ordinaire."

Solène Paillet, directrice de la communication chez Gleeden

Un environnement propice en milieu urbain

Au-delà des motivations personnelles, certains facteurs environnementaux semblent également favoriser les comportements d'infidélité, en particulier en milieu urbain. Dans une analyse de l'Ifop, François Kraus explique ce phénomène par "le nombre plus élevé de possibilités de rencontres" dans les grandes villes, mais aussi par "la grande liberté d'action qu'offre l'anonymat d'une métropole".

Kraus souligne également que "les spécificités des couples" citadins, avec une cohabitation et un mariage moins fréquents, "les rendent moins stables et plus friables que dans le reste du pays". Une hypothèse qui pourrait en partie expliquer le plus fort taux d'infidélité constaté chez les cadres supérieurs, dont le mode de vie urbain et les déplacements professionnels fréquents multiplient les opportunités de rencontres extraconjugales.

L'essor des sites de rencontre, facilitateurs d'infidélité

Un autre facteur a très probablement contribué à l'augmentation de l'infidélité ces dernières années : l'essor des sites de rencontre en ligne. Selon un sondage récent, près de 60% des personnes interrogées admettent avoir utilisé ces plateformes lorsqu'elles étaient en couple.

Utilisation des sites de rencontre Pourcentage
Ont utilisé des sites de rencontre en étant en couple 60%

Si ces outils ont facilité les rencontres, ils comportent également des risques importants comme l'anonymat relatif, qui peut mener à des comportements imprudents aux conséquences parfois dramatiques sur la vie de couple. Il convient donc de rester prudent face à ces nouvelles technologies, aussi séduisantes soient-elles.

Perception et impact de l'infidélité en France

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La question de l'infidélité constitue un sujet complexe aux multiples facettes, entre évolution sociétale, nouvelles technologies et persistance de certaines normes. Après avoir examiné les comportements et motivations derrière ce phénomène, il convient désormais de se pencher sur la perception générale et l'impact de l'infidélité sur la société française.

Une croyance persistante en la fidélité

Paradoxalement, malgré la hausse constatée des taux d'infidélité au fil des années, une majorité des Français continue d'accorder une grande valeur à la fidélité dans le couple. D'après les statistiques récentes, 68% des Français estiment qu'il est possible de rester fidèle à la même personne tout au long de sa vie. Il semble donc que, malgré les écarts constatés, l'idéal d'une relation exclusive et durable reste bien présent dans les esprits.

Mais peut-on aimer et tromper à la fois ?

Cependant, les mentalités évoluent sur cette question épineuse. Une étude récente révèle qu'une part grandissante de Français, soit 63% des personnes en couple, considère qu'il est possible d'aimer quelqu'un tout en lui étant infidèle. Une conception qui rompt avec la vision traditionnelle de l'infidélité comme une trahison inacceptable, pour aller vers une approche plus nuancée des relations amoureuses.

L'infidélité : une faute de moins en moins grave

Cette évolution des mentalités se traduit aussi dans la perception générale de l'infidélité au sein de la société. En 2024, seuls 52% des Français considèrent l'infidélité comme une faute grave, contre 67% dix ans plus tôt. Une tendance à la décriminalisation de ce comportement, souvent lié à une plus grande ouverture d'esprit des nouvelles générations.

Préserver son couple malgré l'infidélité ?

Du côté des utilisateurs de sites de dating comme Gleeden, spécialisé dans la rencontre extraconjugale, on observe souvent un désir de préserver l'union avec le conjoint officiel malgré ces écarts de conduite. "Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, elles aiment toujours leur conjoint et ne souhaitent pas s'en séparer. Elles ont juste besoin d'un peu d'extra dans une vie devenue trop ordinaire." explique Solène Paillet, directrice de la communication et du marketing de la plateforme.

"La masse d'entre nous préfère une infidélité invisible -- "trompe-moi tant que je ne l'apprends jamais" -- pour conserver leur couple en tant que partenariat." - Maïa Mazaurette, chroniqueuse sur la vie amoureuse

Une approche pragmatique, qui peut cependant soulever des questionnements éthiques. La plainte de la ville de Versailles en 2015, ayant réuni plus de 500 signatures contre les publicités de Gleeden jugées trop explicites, montre que l'infidélité reste perçue par certains comme une atteinte grave aux valeurs morales.

Le rôle des nouvelles technologies

Dans ce contexte, il est impossible d'ignorer le rôle majeur joué par les nouvelles technologies dans la facilitation de l'infidélité. Les sites de rencontres, messageries instantanées et autres applications rendent l'accès à des relations extraconjugales bien plus aisé qu'auparavant. Un phénomène que certains décrivent comme une véritable "libération", mais qui comporte aussi des risques de dérives et d'imprudence liés à cet anonymat relatif.

Si l'infidélité semble gagner en acceptabilité au sein de la société française, celle-ci reste un sujet qui divise. Entre modernité et traditions, chacun semble amené à définir ses propres limites selon son vécu et ses valeurs. Une chose est sûre : la perception de ces comportements varie fortement selon les générations, les jeunes se montrant généralement plus tolérants que leurs aînés.

L'essentiel à retenir sur l'adultère en France

Bien que l'infidélité soit encore considérée comme une faute grave par une partie de la population, les mentalités évoluent et deviennent plus tolérantes, notamment chez les jeunes générations. Les nouvelles technologies facilitant l'accès aux relations extraconjugales, il est probable que le phénomène continue de progresser dans les années à venir, reflétant des changements sociétaux plus profonds.